Xavier Barbier de Montault, La bourse

Bourse

1. Définition. — 2. Destination. — 3. Abus. — 4. Matière et forme. — 5. Croix. — 6. Messe. — 7. Obligation. — 8. Benédiction du Saint-Sacrement. — 9. Communion. — 10. Viatique.

1. Le dictionnaire de l’Académie, qu’il est facile de prendre en défaut quand il traite des matières ecclésiastiques, nous fournit cette définition singulière: «Bourse, double carton, dans lequel on met des corporaux qui servent à la messe». Le pluriel est inexact, puisque chaque bourse ne contient qu’un corporal, un seul étant nécessaire. Le corporal ne sert pas seulement à la messe, mais aussi pour l’exposition et la bénédiction du Saint Sacrement. Si le carton donne la forme et la rigidité, il n’est là qu’à l’état d’accessoire et ne constitue pas la bourse proprement dite.

2. La bourse est uniquement affectée à la conservation du corporal, qui s’y dépose plié: «Bursa corporalia continens» (Caer. Episc. l. 1, c. xii, n. 190).

Lorsque le pape officie pontificalement, on emploie une bourse tellement grande que le corporal y entre tout entier, non plié; mais cet usage est essentiellement propre à la chapelle papale.

3. On ne doit pas se servir de la bourse ou d’un objet ayant la même forme pour les quêtes qui se font à l’intérieur ou en dehors de l’église.

La Congrégation des Evèques et Réguliers prescrit, en 1719, à l’évèque de Cagli, de casser l’amende d’un écu d’or contre les sacristains qui prêtent pour la quête les bourses qui servent à la célébration de la messe.

4. La bourse romaine diffère notablement de la bourse française. Elle est carrée, cousue sur trois cotés, contournée d’un galon large, avec une croix au milieu et, aux quatre coins, une houppe qui lui donne beaucoup d’élégance. On la renforce de carton, afin qu’elle ait plus de consistance et son étoffe assortit à celle de l’ornement, ainsi que la couleur.

Pour l’ouvrir, il suffit de presser légèrement sur les côtés, des deux mains à la fois.

Elle mesure vingt-six centimètres sur chaque coté.

5. La croix parait obligatoire, d’après cette rubrique du Pontifical: «Bursa desuper ejusdem coloris (paramentorum), habens crucem in medio et intus corporale». Il faut donc rejeter systématiquement la coutume française qui la remplace par un emblème quelconque, comme gerbe de blé, pélican, etc.

6. La bourse se place sur le voile, au départ de la sacristie; arrivé à l’autel, le prêtre, après en avoir tiré le corporal, l’appuie contre le gradin, l’ouverture tournée vers le crucifix. L’ouverture regarde aussi le prêtre, quand il sort de la sacristie et c’est elle qu’il recouvre du repli du voile.

Super velo ponit bursam coloris paramentorum, intus habentem corporale plicatum (Miss. Rom.).

Plicato corporali, quod reponit in bursam, cooperit calicem velo et bursam desuper ponit (Ibid.).

7. La bourse est strictement obligatoire pour la messe.

CAPUCCINORUM. — An liceat sacerdotibus capuccinis celebrare missam absque usu bursae corporalis, uti requirit ritus S. Romanae ecclesiae? S. R. C. resp.: Omnino negative. Die 19 Januarii 1692.

8. Pour la bénédiction du Saint-Sacrement, la bourse est toujours blanche: elle s’appuie au gradin du coté de l’évangile, comme à la messe. La bourse solennelle, dite de salut, très estimée en France, est inconnue à Rome, et c’est lui attribuer trop d’importance que de l’exposer en parade au milieu de l’autel, surtout pendant toute la durée des vêpres, sous prétexte d’informer les fidèles de la cérémonie finale.

9. Lorsqu’on donne la communion aux fidèles en dehors de la messe, ou doit se servir de la bourse et du corporal sur lequel on dépose le ciboire.

CONGREGATIONIS CLERICORUM REGULARIUM SANCTISS. CRUCIS ET PASSIONIS D. N. JESU CHRISTI — 1. An semper adhibenda sit bursa cum corporale, supra quod reponenda sit sacra pyxis, toties quoties administratur communio christifidelibus extra missam, uti innuitur in Ritualis Romani rubrica, et clare docetur a Gavanto aliisque Sacrorum Rituum expositoribus?

2. An Rituale Romanum prout in casu, intelligendum sit, quod assumi debeat bursa cum corporali tantum quando Sacrum Viaticum defertur ad infirmes, an toties quoties extra missam sacra praebetur synaxis.

3. An rubrica Ritualis Romani sit, prout in casu, praeceptiva vel tantum directiva, et ad libitum?

4. Quum expletur communio extra missam, quaeritur an tolerari debeat consuetudo utendi palla, qua calix tegitur in missae saerificio, semper super altaris mensa ante tabernaculum manente?

Et Sacra Rituum Congreg. rescribendum censuit: Ad 1. Affirmative, juxta Rituale. Ad 2. In administranda Eucharistia intelligendum. Ad 3. Praeceptivam esse. Ad 4. Jam provisum in superioribus. Die 27 Februarii 1847.

Il convient que le prêtre qui va donner la communion en dehors de la messe, porte lui-même la bourse et ne la fasse pas porter par un clerc: on semble établir ici une espèce de parité entre le port du calice à l’autel et celui du corporal.

NEAPOLITANA. — An sacerdos pergens ad explendam communionem extra missam debeat per se, vel per ministrum deferre bursam, in qua corporale recluditur? — S. R. C. resp.: Decere ut a sacerdote deferatur. Die 24 Sept. 1812.

10. La bourse est également blanche pour le viatique porté aux malades:

Bursam cum corporali, quod supponendum erit vasculo SS. Sacramenti super mensa in cubiculo infirmi (Rit. Rom.).

X. Barbier de Montault, Le costume et les usages ecclésiastiques selon la tradition romaine, II, Paris, Letouzey et Ané, s. d., pp. 168-171.

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